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Guinée : la promotion des langues locales au centre de la célébration de la journée internationale du fact-checking

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Photo de famille des participants à la rencontre d'échange
Ce 2 avril, l’Association Villageois 2.0, à travers GuinéeCheck, son média citoyen et indépendant de lutte contre les désordres informationnels et des discours haineux, a célébré à son siège à Labé, la journée internationale du fact-cheking sous le thème : lutte contre la désinformation : quelle place pour les langues locales ? 

Une quinzaine de journalistes et d’acteurs de la société civile ont répondu à l’invitation afin d’échanger autour des enjeux du multilinguisme dans le cadre de la lutte contre la manipulation de l’information et des discours haineux en Guinée. Modérée par le journaliste Abdoulaye Sadio Diallo, la séance fut aussi une occasion pour le responsable de Communication et au Plaidoyer des Villageois 2.0, Mamadou Saidou Diallo, de brièvement présenter GuinéeCheck.

Dans un premier temps, les participants ont fait un état des lieux du métier du journalisme en Guinée et ont déploré l’absence d’un modèle économique qui s’adapte à l’évolution. Pour les uns, la mauvaise rémunération, les conditions difficiles de travail et la course aux scoops sont des vecteurs de la propagation de la désinformation y compris dans les médiaux mêmes.

En amont, le Directeur régional adjoint de l’information et de la Communication de la Moyenne Guinée, Alpha Oumar Mosquée, a remercié les organisateurs avant de plaider pour « que les acteurs de l’information se retrouvent souvent pour évaluer l’exercice du métier, mais aussi discuter du rôle incontournable des langues locales dans la production et la diffusion de l’information. » En tant que Directeur de la Radio Rurale de Labé, il soutient que « les langues locales permettent de mieux informer les populations à la base ». 

Avant d’entamer les échanges, Sally Bilaly Sow, Coordinateur de l’Association Villageois 2.0 et également Directeur de la publication de GuinéeCheck, a indiqué à l’audience que « la manipulation de l’information demeure l’une des plus grandes menaces pour la démocratie et les institutions dans le monde. C’est aussi une porte utilisée par des entités malveillantes pour renforcer la défiance des citoyens vis-à-vis des journalistes. »

Le correspondant régional d’Africaguinee, Alpha Ousmane Bah, a son côté regretté une énorme « paresse qui s’est emparée des rédactions » et « la promotion d’un journalisme de buzz et d’opinions » à celui de l’information. Il a notamment invité les jeunes journalistes à continuellement renforcer leurs compétences et de se rapprocher de leurs ainés pour apprendre à manier les langues locales. Les échanges ont permis aux participants d’appréhender également l’intérêt du réseautage, du recul et la responsabilité sociale du journalisme.

Enfin, pour amplifier la portée des contenus vérifiés et pour mieux informer les citoyens, les participants ont fortement recommandé l’usage des langues locales dans la vérification des faits et la démultiplication des supports de diffusion.

Rappelons que dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’Éducation aux Médias, à l’Information et au Numérique plus (EMIN+) avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), GuineeCheck à travers une rédaction hydrique et en partenariat avec dix médias (cinq communautaires et cinq numériques) déconstruit avec une dizaine des journalistes les infox dans quatre langues locales (Poular, Malinké, Soussou et Kpélé) et en français.

Faux, une tasse d’eau chaude plus du sel ne guérit pas le venin du serpent !

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