Partager la publication "Faux, l’UFDG n’a pas engagé un processus d’exclusion d’Ibrahima Sory Camara"
Le 4 janvier 2021, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition au régime du président Alpha Condé, a émis un avertissement à l’encontre d’Ibrahima Sory Camara, membre de la Cellule de communication de la formation politique dirigée par l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo. Il lui est reproché d’avoir tenu des « propos désobligeants » à l’endroit des membres de la « Haute Direction du Parti ». Depuis, un autre document portant les effigies de l’UFDG faisant état de l’enclenchement d’un processus d’exclusion du concerné circule sur la toile guinéenne.
En fait, depuis quelques mois, plusieurs cadres de l’UFDG – parti arrivé deuxième à la présidentielle du 18 octobre dernier selon les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle (et contestés par Cellou Dalein Diallo et ses partisans) – sont en détention à la maison centrale de Conakry. Certains sont poursuivis pour « détention et fabrication d’armes légères, association de malfaiteurs, pillage et destruction, participation à un attroupement, propos incitant à la haine et troubles à l’ordre public ».
Constant le silence de certains cadres de sa formation politique face à ces arrestations et détentions considérées comme arbitraires par les militants de l’UFDG, Ibrahima Sory Camara, membre de la Cellule de communication du principal parti d’opposition du pays, était monté au créneau en décembre 2020 en ces termes : « Ces gens-là aussi doivent faire des sorties médiatiques pour parler, mais aujourd’hui tous les journalistes [évoquent ces arrestations]. On dit : ‘Je veux prendre vos responsables’ mais ils ne veulent pas parler parce qu’ils ont peur d’aller en prison. Les militants se posent la question pourquoi eux ils ne parlent pas, pour quels motifs ou bien ils ont peur d’aller en prison ? Parce qu’il y a d’autres parmi eux qui ont dit qu’eux ils ne parlent pas parce qu’ils ont peur d’aller en prison. Un politicien ne doit pas avoir peur de la prison », avait-il affirmé dans des médias.
Face à ces propos jugés « désobligeants » et contraires au règlement intérieur du parti, l’UFDG n’a pas tardé à réagir à travers la décision ci-dessous.
L’authenticité de ce premier document, transmis à GuineeCheck par la Cellule de communication de l’UFDG, nous a été confirmée par des cadres du parti de Cellou Dalein Diallo. Et voici maintenant le document qui fait polémique sur les réseaux sociaux.
De son côté, le parti est formel : « C’est un fake, il ne faut pas chercher loin. La seule décision qui a été prise, c’est un avertissement. C’est l’œuvre des Rpgistes (les militants du parti au pouvoir) qui ont parlé d’exclusion », accuse Nadia Nahman, la cheffe de cabinet de Cellou Dalein Diallo.
La rédaction de GuineeCheck a elle-même fait des observations et déniché des incohérences sur le document polémique.
Premièrement l’en-tête évoque un « Avertissement », mais le contenu parle d’un « Processus d’exclusion ».
Aussi, en comparant les deux décisions, il apparaît que l’expression « Cellule de communication » est écrite avec un ‘’C’’ majuscule sur celle authentifiée par l’UFDG, contrairement à la seconde.
Joint au téléphone par GuineeCheck, le principal concerné, Ibrahima Sory Camara, indique aussi que c’est « un simple avertissement » que le parti lui a infligé. « Je ne suis pas informé d’un quelconque processus de destitution me visant. On me reproche d’avoir violé le règlement intérieur du parti en ses articles 10 et 11 », précise M. Camara.
Comments