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Conakry : des policiers guinéens filmés en train de violenter des personnes vivant avec handicap au pont 8 novembre

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Alors que la Convention internationale des droits des personnes handicapées demande aux États signataires de « promouvoir, protéger et assurer » la dignité, l’égalité devant la loi, les droits humains et les libertés fondamentales des personnes avec des handicaps en tous genres, lundi dernier, 22 mars 2021, des personnes vivant avec handicap, qui protestaient contre la destruction de leurs baraques, situées sous le pont 8 novembre, à la rentrée de la commune de Kaloum, le centre administratif et des affaires à Conakry, ont été brutalement dispersées par des forces de l’ordre. Une intervention musclée qui n’a pas manqué d’indigner l’opinion publique sur les réseaux sociaux guinéens.

Dans une vidéo d’une minute trente-deux secondes, filmée sur l’autoroute Fidel Castro par un observateur de la scène et relayée par plusieurs internautes guinéens, nous apercevons un policier avec une matraque à la main administrer des coups de pied à Ousmane Sylla, sur son fauteuil roulant, qui cherchait à s’extirper de la foule prise pour cible par plusieurs agents. Cet acte non isolé de ce policier a suscité une avalanche de réactions et d’indignations sur les réseaux sociaux.

Qu’est ce qui s’est réellement passé à la rentrée de la commune de Kaloum ce jour-là ?

Sur le site d’informations Africaguinee.com, Ousmane Sylla, que l’on voit se faire administrer des coups de pied par un policier expliquant que d’autres de ses amis ont également été violentés, est longuement revenu sur les raisons de leur manifestation. « Les agents sont venus dans le but de détruire nos abris, on s’y est opposé, révèle-t-il. Par la force, ils nous ont brutalisés. C’est ce qui a fait qu’on a pris d’assaut la grande artère pour que les citoyens sachent ce qui nous arrive. J’ai été éjecté de mon fauteuil roulant et je suis tombé de l’escalier avec des blessures ».

Le chargé de communication de l’Union des personnes handicapées, Mamadou Adama Diallo, dénonce de son côté une grave atteinte aux droits de l’homme avant de s’adresser au président Alpha Condé. « Nous aussi, nous sommes des Guinéens. Nous avons des droits comme les autres. Nous demandons au professeur Alpha Condé de se pencher sur la situation des personnes handicapées en Guinée ». 

Qu’en est-il du policier identifiable dans la vidéo vu entrain d’administrer des coups de pied à Ousmane Sylla ?

C’est la principale question que les citoyens se posent depuis la médiatisation de cette affaire qui a indigné l’opinion publique. A date, il n’y a aucune communication officielle de la part du ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Idem du côté de la Police nationale qui n’a rien dit sur ce comportement violent d’un des ses éléments envers un citoyen vulnérable. Nos tentatives de joindre le contrôleur général de la police ont été infructueuses.

Rappelons tout de même qu’à l’approche de la présidentielle du 18 octobre 2020, Amnesty international avait dressé un tableau sombre de la situation des droits de l’Homme en Guinée. La dispersion violente de la manifestation de ces personnes handicapées par la police prouve à suffisance que les forces de l’ordre guinéennes sont peu enclines au respect des droits de l’homme quand il s’agit de procéder à un maintien d’ordre.

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