Le vendredi 15 janvier dernier, un arrêté signé par le ministre du Commerce Boubacar Barry – remplacé hier soir par Mariama Camara – avait fixé de nouveaux prix pour les sacs de farine ainsi que le pain selon les types et poids. Mais moins de 24 heures après, le président Alpha Condé a demandé à son ministre du Commerce de reconsidérer son arrêté et de maintenir les anciens prix. Mais près de deux semaines après cette décision, les citoyens achètent le pain aux « nouveaux prix ». Non sans se plaindre de ces hausses qui interviennent dans un contexte économique difficile pour de nombreux Guinéens.
Alors comment expliquer que l’arrêté peine toujours à être appliqué sur le marché du pain ?
Contacté au téléphone par GuineeCheck.org, Elhadj Alpha Oumar Sako, le président de l’Union des boulangers et pâtissiers de Guinée, a expliqué qu’il n’y a pas un prix fixe de la farine sur le marché actuellement. « Pour le moment, la farine n’a pas de prix fixe. Chacun paie là où il veut, car il y a certains qui sont en train de revendre le sac de 50 kilogrammes à 260 000 francs guinéens ; d’autres – les plus chanceux – trouve le sac à 250 000 francs. Mais c’est difficilement d’en trouver à ce prix. Dans certains coins, le sac est vendu à 290 000 ou même à 300 000 francs guinéens », a-t-il déclaré, soulignant l’impossibilité à l’heure actuelle d’avoir un prix fixe dans tous les marchés du pays.
Selon lui, le fait de n’avoir pas un prix fixe de la farine dans les marchés rend impossible la vente du pain à un fixe, car le prix de la miche de pain varie en fonction des sommes déboursées par les boulangers pour acheter leurs sacs de farine aux marchés.
Pour Elhadj Alpha Oumar Sako, le président Alpha Condé doit se concerter avec les industriels afin de trouver une solution rapide à cette crise. « Ce sont les industriels qui gèrent la farine et qui fixent le prix », a-t-il rappelé. Le président de l’Union des boulangers et pâtissiers de Guinée exhorte le chef de l’Etat à se comprendre avec les industriels du pays afin de contenir « la crise de pain qui gagne du terrain un peu partout dans le pays ». Pour lui, il est difficile voire impossible d’appliquer l’arrêté sans la volonté et l’implication des industriels.