Partager la publication "Africa Facts Summit, la nécessaire adaptation pour les vérificateurs des faits africains"
La quatrième édition de l’Africa Facts Summit s’est déroulée à Dakar, au Sénégal, les 1er et 2 octobre 2025. Cet événement annuel a réuni plus de 200 vérificateurs des faits, journalistes et experts en intégrité de l’information venus de toute l’Afrique et d’ailleurs. Pour la première fois, le sommet s’est tenu dans un pays francophone. Les discussions se sont principalement focalisées sur les stratégies et approches pour contrer une désinformation devenant de plus en plus sophistiquée et coordonnée.
Face à l’évolution des campagnes de manipulation de l’information, les vérificateurs de faits ont cherché à imaginer des réponses adaptées aux contextes de plus en plus changeants. Durant ces deux jours, ils ont échangé sur de nouvelles perspectives de lutte contre la guerre informationnelle, partagé des outils et identifié les défis de la vérification des faits. Ces enjeux revêtent une importance particulière en Afrique, où la désinformation contribue à fragiliser les démocraties.
Le Directeur de la Communication du ministère de la Communication du Sénégal a souligné l’importance d’ouvrir le fact-checking et l’éducation aux médias à l’ensemble des citoyens. Habibou a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture que « La plupart des projets ne prennent en compte que les hommes de média, pourtant la désinformation circule partout. Il faudra élargir l’éducation aux médias dans toute la société pour être efficace. »
Valdez Onanina, rédacteur en chef d’Africa Check francophone, a plaidé pour une réponse coordonnée et ferme des médias. Il a appelé les rédactions à se réinventer en se formant faisant référence au projet de formation en fact-checking initié par son organisation en partenariat avec Code for Africa. Son souhait est : « qu’il y ait des desks fact-checking dans chaque média numérique. La majeure partie des Sénégalais s’informent sur internet, généralement via les réseaux sociaux. »
Le sommet a également rendu hommage aux pionniers de la vérification des faits sur le continent, dont Assane N’Diaye, premier rédacteur en chef d’Africa Check francophone, Peter Jones, fondateur d’Africa Check, et Hamadou Tidiane Sy.
Les lauréats du Fact-checking de l’année
La cérémonie de clôture a été marquée par la remise des prix Africains du Fact-checking. Trois lauréats ont été récompensés pour la qualité de leur travail. Ariel Gbaguidi, journaliste du quotidien béninois « La Nation », a reçu le prix du Fact-check de l’année par un journaliste en activité pour un article démontant de fausses images censées montrer une base militaire française entre le Burkina Faso et le Bénin. Le Nigérian Samad Uthman a remporté le prix du Fact-check de l’année par un fact-checker pour un article prouvant la fausseté d’une vidéo générée par l’IA promouvant un produit contre les maladies cardiovasculaires. Badra Dabbabi de SheChecks en Tunisie a obtenu le prix du Fact-check de l’année par un étudiant en journalisme pour son article vérifiant des allégations relatives au vaccin du virus du papillome humain (VPH).
Au cours de ces deux jours, les participants ont abordé plusieurs thèmes relatifs aux défis du fact-checking et se sont engagés à adapter les outils et techniques de vérification à l’ère de l’Intelligence Artificielle.
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