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Faux ! Ces images ne montrent pas des biens de Burkinabè incendiés en Guinée

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Photomontage préparé par GuineeCheck.org
Déclaration
Les Burkinabè sont victimes de chasse à l'homme en Guinée où les autorités arrachent les téléphones, l'argent, les habits, l'or et brûlent les magasins des Burkinabè qui font le commerce. Swdg Youssouf Rattackié (Facebook)
Verdict : Incorrect
Les images ont été prises lors des opérations de lutte contre l’orpaillage clandestin menées par la Brigade de répression des infractions au Code minier (BRICM) à Katiola et Dabakala, du 27 août au 6 septembre 2020, dans les régions de Gbêkê et du Hambol, en Côte d’Ivoire.

Dimanche 9 mai 2021, des violences ont éclaté entre les forces de défense et de sécurité et les jeunes de la sous-préfecture de Banora, à une quarantaine de kilomètres de Dinguiraye, une préfecture située au centre de la Guinée. Ce jour-là, les agents – venus à bord des pickups – étaient à la traque « d’orpailleurs clandestins Burkinabè ». Ces violences ont fait un mort par balle et un blessé grave les habitants de Banora qui s’étaient opposés à l’arrestation de deux jeunes de la localité ; les postes de police et de gendarmerie ainsi qu’un véhicule de l’armée y ont également été incendiés. Cet incident meurtrier est la conclusion d’un vieux conflit entre orpailleurs burkinabé et citoyens guinéens.

Après ces violences qui ont émaillé Banora, une publication faite sur le compte Facebook d’un certain Swdg Youssouf Rattackié, le 7 mai 2021, est devenue virale, partagée plus de 1 700 fois et générant plus de 2 300 commentaires. Dans cette publication qui fait surement écho au vieux conflit entre les exploitants illégaux d’or venus du Burkina Faso d’une part et les autorités guinéennes et les populations locales d’autre part, l’auteur assure (photos à l’appui) que les Burkinabè sont victimes de chasse à l’homme « depuis six ans » en Guinée où « les autorités arrachent les téléphone, l’argent, [les] habits, l’or [et] brûlent [les] magasins » des Burkinabè qui font le commerce.

Capture d’écran de la publication Facebook de Swdg Youssouf Rattackié. Crédit photo : GuineeCheck.org

Dans les commentaires, certains internautes « compatissent à la douleur des victimes », tandis que d’autres interpellent directement la classe politique burkinabé afin qu’elle « agisse » pour « mettre fin à cette situation dramatique dont sont victimes les Burkinabè en Guinée ». Sauf que ces images ne concernent pas ce qui se passe dans les mines artisanales se trouvant la plupart dans la région de la Haute-Guinée (centre-nord-est de la Guinée). D’ailleurs, en remontant leur origine, nous nous sommes rendu qu’elles ne datent pas de 2021 et n’ont pas été prises Guinée, contrairement aux affirmations de l’internaute qui appelle « le gouvernement burkinabé » à l’aide.

Dans nos recherches, en effet, nous avons découvert que ces images ont été prises lors des opérations de lutte contre l’orpaillage clandestin menées par la Brigade de répression des infractions au Code minier (BRICM) à Katiola et Dabakala, du 27 août au 6 septembre 2020, dans les régions de Gbêkê et du Hambol, en Côte d’Ivoire.

Vous l’avez donc compris : ces images n’ont aucun lien avec les accrochages meurtriers survenus dans la commune rurale de Banora, le week-end dernier. La propagation de fausses informations est devenue une véritable menace contre le vivre ensemble et la quiétude sociale dans les communautés, voire entre les peuples de nations amies. Il est important de réfléchir par deux fois avant de publier, commenter ou de partager « une information » sur Internet.

N’hésitez pas surtout de nous alerter quand vous repérez sur les réseaux sociaux des informations qui vous semblent fausses, incomprises ou détournées de leur contexte. Nous nous emploierons à les vérifier avec plaisir pour dévoiler toutes leurs histoires.

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