Alpha Condé a-t-il conditionné l’ouverture des frontières par la reconnaissance de sa victoire ?

Les frontières terrestres de la Guinée avec le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone sont fermées depuis bientôt deux mois. Sans raison officielle, à la veille de la présidentielle du 18 octobre dernier, le président Alpha Condé avait surpris tout le monde en décidant de fermer les frontières de son pays avec trois de ses six voisins.  

Contrairement à certaines publications relayées sur les réseaux sociaux dont cette dernière (cf capture d’écran) qui a été partagée à une cinquantaine de fois et commentée à des centaines de fois, le président Alpha Condé bien que n’ayant pas jusqu’ici été félicité par deux ( Sénégal et Guinée Bissau) des trois pays dont les frontières terrestres sont toujours fermées, n’a nulle part affirmé qu’il conditionne l’ouverture de la circulation routière entre ces différents pays par la reconnaissance de sa victoire avec « des lettres de félicitations ».

Élu pour un 3^e mandat contesté à la suite du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020, Alpha Condé prêtera serment ce mardi 15 décembre au Palais Mohamed V à Conakry. Pendant ce temps,  d’une part, l’opposition ( UFDG-ANAD) « invite les populations à protester contre cette investiture factice à travers des manifestations éclatées les 14 et 15 décembre 2020 dans le grand Conakry » et de l’autre, « la Coordination Nationale du FNDC, fidèle au combat contre le troisième mandat et l’autocratie, appelle à la mobilisation de tous les Guinéens épris de justice pour prendre activement part à une manifestation éclatée dans tout le Grand Conakry le mardi 15 décembre 2020. »

Dans une déclaration lue ce vendredi 11 décembre 2020, le ministre de l’administration du territoire et de décentralisation, Boureima Condé, a averti que le jour de l’investiture d’Alpha Condé  ne « saurait être ce jour en Guinée question d’une quelconque marche pacifique ou pas ou d’une quelconque autre manifestation. »